Conférence exceptionnelle: Michel Teretschenko: Le bien n'est-il pas plus profond que le mal ?
Le Collège Supérieur (Lyon)
Display mapLe matériau le plus riche, le plus intéressant, dont se nourrit la littérature et le cinéma est fait de nos passions indomptables, de nos ambitions démesurées, de nos souffrances, de nos crimes, de ces innombrables sources de malheur qui nous tourmentent intérieurement et qui nous dressent les uns contre les autres. Le mal est partout. Ce n’est pas que les élans vers le bien et les gestes de bonté n’existent pas, mais ils sont combattus par des forces opposées si puissamment inscrites en nous que leur faiblesse atteste de leur peu de consistance. En comparaison, le poids du bien ne pèserait pas lourd, alors même que la notion se dérobe à la pensée et qu’il y aurait bien peu à en dire. Il suffit pourtant de descendre dans la mine de certaines grandes œuvres littéraires, tels L’Idiot de Dostoïevski ou Les Misérables de Victor Hugo, pour découvrir l’extraordinaire profondeur et fécondité du bien qui travaille la littérature, plus que la philosophie, engendrant une dynamique de transformation morale et spirituelle qui affecte jusqu’au lecteur lui-même. Michel Terestchenko, philosophe, est l’auteur de Ce bien qui fait mal à l’âme, la littérature comme expérience morale (Editions Don Quichotte, 2018) et de Un si fragile vernis d’humanité, banalité du mal, banalité du bien (Editions La Découverte/Poche, 2005), traduit en plusieurs langues.