Que vaut une vie ?

Une conférence d'Arthur Craplet, philosophe

La question résonne fort à nos oreilles à l’heure où la guerre a repris aux frontières de l’Europe – serions-nous prêts à nous sacrifier ? – et à l’heure où des motifs obscurs peuvent inciter l’Etat à écourter la « fin de vie » - quelle souffrance veut-on supprimer ? Bien entendu il serait indécent de demander combien vaut une vie ! La question n’est pas non plus : à quoi bon vivre ? La question suppose que la vie soit un bien, mais lequel, et pour quelles raisons ? Peut-on dire ce qu’elle vaut, si l’on ne sait pas de quelle valeur il est question, à quel principe il faut rapporter la vie pour « l’évaluer » ? Peut-elle être une valeur en soi ? Il faudrait alors dire de quel genre de vie il s’agit : la vie végétative ou animale ? La vie raisonnable, vertueuse, intelligente, celle où s’affirme « le propre de l’homme » ? Ou la vie relationnelle, éprouvée par la présence de l’autre ? Finalement, la question est-elle intellectuelle ou existentielle ? La raison philosophique peut-elle mesurer le sens de la vie sans prendre le risque de vivre ?