Y a-t-il des situations propices à la violence ?

Rencontre exceptionnelle avec Michel Terestchenko, dans le cadre du cycle « La violence » (thème prépa HEC 2024).

Cette conférence aura lieu au Théâtre Sainte-Marie, montée des Carmes, 69005 Lyon.

Les actes de violence humaine les plus extrêmes – génocides, crimes de guerre, torture d’État - se produisent généralement dans des situations propices à leur émergence. Loin d’être gratuits ou jaillissant de pulsions pathologiques, ces actes peuvent même être le fait d’hommes et de femmes « ordinaires », que rien ne prédisposait à agir ainsi. Tenter de comprendre les raisons de leur émergence – certaines expériences de psychologie sociale nous font avancer dans cette voie de façon particulièrement éclairante – ne conduit, cependant, nullement à les justifier. Nulle nécessité n’est à l’œuvre ici, reste une part d’indétermination et de choix qui fonde la responsabilité irrécusable des êtres humains toujours comptables de leurs actes, tout en révélant leur profonde vulnérabilité face aux situations qui pèsent sur eux et dont il importe au plus haut point de prendre conscience. Le premier rempart contre la violence n’est pas d’abord moral et individuel, il est avant tout politique et institutionnel.

Michel Terestchenko est philosophe et écrivain. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de philosophie morale et politique, dont Un si fragile vernis d’humanité, banalité du mal, banalité du bien, publié en poche aux éditions de La Découverte et traduit en plusieurs langues. Son dernier livre paru a pour titre Les scrupules de Machiavel (J.-C. Lattès, 2020).