Relire les contes de fées de Perrault et d'Aulnoy : Des récits anciens aux oeuvres de salon

La Belle au bois dormant et Le Serpentin vert: des récits anciens aux œuvres de salon

Durant la dernière décennie du XVIIème siècle, alors que les fêtes qui avaient fait de Versailles un palais merveilleux ne sont plus qu'un souvenir, la féérie et sa troupe d'êtres, d'objets et de lieux extraordinaires, trouva une nouvelle vie dans un petit genre qui connut un immense succès, le conte. Entre 1695 et 1699, pas moins de dix recueils de contes furent publiés. Deux auteurs se démarquent : Marie-Catherine d'Aulnoy, qui la première publia un "conte de fées" en 1690, et Charles Perrault, l'académicien qui fit du conte le porte-étendard littéraire des Modernes.  Parce que Perrault présente ses contes comme "venus d'âge en âge jusqu'à nous, sans qu'on se soit donné le soin de les écrire", nous avons l'habitude de les imaginer venus tout droit d'une tradition orale et populaire. C'est l'écart entre cette mise en scène d'une transmission orale et l'ancrage des contes dans la littérature de leur temps que nous étudierons.

*Nb : Pour ceux qui n'ont pas les recueils, les contes sont accessibles sur internet